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Rallyes : Mon premier rallye de la Sarthe
Posté par leeoneil le 13/4/2007 15:45:08 (3704 lectures)
Rallyes

Bon, je m’en vais coucher mes impressions sur ce premier rallye.
Ça fera probablement sourire quelque uns qui connaîtrait la discipline, mais ça permettra à d’autre de découvrir de manière interposée ce type de compétition, disons le dès le départ… de gros malades mentaux !

Jeudi soir, direction le Mans, avec une arrivée à 3h’ du matin, nickel pour être en forme le reste du weekend.
Je rejoins Greg debize (champion de France en 2006, Ol’ et Pom, ce dernier se lançant comme moi cette année dans le championnat).

Vendredi matin…
La météo annoncée est de la partie.
Neige fondue sur le circuit des 24h, sessions annulées, on se fait quelques reconnaissances du parcours routier en bagnole sous la drache avec Pom, motivation à zéro. Le routier est tortueux, compliqué, mais les flèches de direction sont déjà présentes, et on se dit que le dérouleur de road-book sera probablement de trop…

L’aprem’, le temps change rapidement pour laisser place à un ciel menaçant mais sec.
On décide de faire une reconnaissance en moto avec Pom et Greg. Et là, premier réveil pour moi, le contact sur 2 roues avec les routes du coin (je n’avais pas vraiment réalise dans la voiture)…
Mais qu’est-ce que c’est que ce truc de mongols ?
Certaine routes ne dépassent pas la largeur d’une boiteàroue, c’est couvert de boue, de purin, de gravillons, de terre amassée par les tracteurs. Bref, attention permanente requise, et nous ne sommes qu’en reconnaissance, donc tranquillou… Et là nous arrivons au pied de la première spéciale. Tout le monde est bien discipliné et on attend que ceux qui sont partis redescendent avant de s’engager nous aussi.
Route encore plus étroite, virage au bitume défoncé, bref, du rallye. Mais cette première spéciale de Crannes me fait flipper d’entrée de jeu. Typiquement le genre de route où il ne faut pas avoir de cerveau pour passer vite. Dégagement dans les barbelés, visibilité nulle, nid de poule sur la trajectoire, gloups ! On fait juste un passage car ils sont en train d’installer les bottes de pailles. On enquille de nouveau direction la deuxième spéciale sur route, celle d’Amnée. Celle-ci me plait plus, route propre et un poil plus large.
L’occasion de voir aussi que le niveau d’un champion de France.
Greg part et j’enquille derrière. En sortie de virage, une ligne droite de 300 mètres.
Je m’attendais à le voir freiner au bout ou se jeter dans le virage…
Ben non même pas, y’a plus personne…
Pareil un seul passage.
C’est le premier rallye de la saison, on s’énervera demain…

Voici une idée du parcours (les spéciales sont en rouge) :


Nous finirons en allant regarder Ol’ et Greg s’entrainer sur le circuit des 24h enfin sec, et une petite recos.
Vendredi soir, c’est l’heure de passer au contrôle technique.
Un bordel pas possible, puisque les mecs de service ne lâchent rien, et oblige une grosse partie du parc à vidanger le liquide de refroidissement pour le remplacer par de l’eau (non obligatoire d’après le règlement). Ça gueule de partout, ça n’avance pas, et nous passons les derniers, à 1h’ du matin !
Hop, moto au parc fermé pour la très courte nuit (départ des 1ers concurrents à 7h00).

Samedi.
La tension monte malgré le soleil qui est bien présent ! Routes sèches !
Ol’ part, puis Greg (par catégorie en fait), puis pom…
C’est mon tour dans une demi-heure, là je commence à vraiment flipper.
Peur d’oublier un truc, on enfile le cuir, on vérifie tout, on prend son petit carton de pointage en tremblant, et roule ! Pfff, les premiers kilomètres de routiers sont salvateur, le stress redescend en roulant.
Sur les liaisons, il faut maintenir une moyenne de 60km/h.
Avec le road, il faut éviter le tourisme. Certains passages se passent au ralenti, donc il faut enquiller par la suite. Bref, ça permet de se chauffer doucement.

Voici la première étape donc, celle du matin :


Vous remarquerez que les spéciales sont très spéciales, puisque la première s’effectue sur le circuit Bugatti, le circuit des 24h du mans. Et c’est même la seule qui se coure comme une course, par groupe de 30. Je vous laisse imaginer le bonheur de rentrer dans ce temple de la compétition, de découvrir le tracé pour la première fois de sa vie pendant 2 tours (tour de reco + tour de chauffe), et de se placer sur sa petite ligne de départ au milieu de 30 autre énervés du guidon… je précise que c’est la première fois que je participe à une vraie course. La bouboule dans le ventre joue au yoyo.
Les feux sont rouges, le drapeau rouge quitte la piste, les moteur montent en régime.
On prend appui sur les 2 pieds pour retenir la bécane, bien appuyé sur l’avant.
Quelques secondes interminables, les yeux rivés sur les feux qui s’éteignent !
Gazzzzzzzzzzzzzz !
Je me rappellerais probablement des premières secondes toute ma vie.
30 motos sui se jettent en même temps dans le premier virage, la piste étant tellement large. Moteurs hurlants, tout le monde se retrouve hors traj’ pour vouloir passer, c’est au plus débile qui passe devant. C’est parti pour 4 tours de course vraiment intenses. Le premier tour, je reste bloqué derrière un groupe de 6-7 motos que je finirais par doubler virage par virage, tous au freinage. Je me suis même permis quelques rossinades. Pas très fier sur le moment, mais quand t’es sous le casque, y’a que d’être devant qui compte. Donc un petit bloc-pass et hop, je me suis quand même excusé auprès des autres pilotes (pour pas m’en prendre une) à la fin.
A noter que Serge Nuques (ancien champion de France), explose tout le monde, en collant 20 secondes au 2ème au scratch (toute catégorie confondues)!

La 2ème spéciale se fait sur un petit circuit à côté, celui de maison blanche.
Là c’est une vraie spéciale, départ toutes les minutes et un seul passage.
C’est un festival de chutes qui nous attend !
Pneu froid (attente due à l’assistance), circuit avec un revêtement pourrave de chez pourrave, ça engendre quelques gros volume, dont un mec qui s’envole dès le premier virage avec un supermot’.
Voulala, pas très encourageant.
Le charme des spéciales routières est bien présent, avec le mec qui te fait 5,4,3,2,1 avec la main juste devant le casque et beuuuh, je pars comme une merde en manquant caller.
Mon plus mauvais résultat de la journée, puisque je manque de me sortir sur un freinage, le grip étant inexistant. La moto part des 2 roues et je viens lécher l’herbe. Une douzaine de chutes dans la matinée, c’est plutôt violent comme égrainage !
Un petit tour de liaison et la première étape du matin est finie, avec bécane qui repart au parc fermé !
Pfiouuuu.
Ol’ pointe 1er de sa catégorie et fait 10 sur le circuit des 24h…. avec un SV !
L’encucu !!!

L’aprem’, on part pour le routier de la 2ème étape.
Celui-ci se fait sur un «podium » à la Suze, avec des spectateurs. La méga classe, avec le speaker qui raconte ta vie, blablabla.
Je passe le routier, où les flèches sont bien placées, pas de problème en vue !
Première spéciales, Crannes, celles qui me fait peur.
Un mec s’est sorti, et tout le monde attend, ça bouchonne au départ.
Rebelote, nos allons partir pneus froids !
Première spéciale sur route de la journée, je commence à stresser pas mal, mais le départ se passe bien. Le premier gauche se passe tout en aveugle en montant les rapports, on ressort de là comme une balle. Les spectateurs sont partout à encourager, ça glisse, ça bouge, ça dérape quand on s’approche trop de l’herbe, bref, la quintessence du rallye, qui te balance des décharges d’adrénalines non-stop, le truc à peine supportable. Les sensations sont incroyables, de se jeter comme un débile dans des virages pourris, de tordre la poignée à chaque bout droit pour bloquer quelquefois le frein arrière au virage suivant, dérapages complètement incontrôlés devant les spectateurs qui gueulent et applaudissent quand ils apprécient le spectacle. Le pied total !
Même chose sur la spéciale d’Amnée, où ça passe très vite dans certains virages !
La 3 ème spéciale, c’est de nouveau maison blanche et son grip de merde.
Mais nous partons pneu chaud, et les temps tombent (8 secondes de moins pour ma part).
Et là sur le retour vers Crannes (2ème passage), paf, un malin avait inversé les flèches.
Du coup je pointe en retard et chope 45 secondes de pénalités (quand tu vois comment tu te dépouille pour grignoter 3 secondes en spéciale, c’est les boules).
2ème passage dans Crannes qui cloturera la 2ème étape de jour, re parc fermé, petit repos et là, le grand moment : la nuit !!!

Un idée du parcours :


Départ pour moi à 23h..
Bon, j’enfile la combine de pluie pour me protéger du froid…
Et c’est la super idée, car il commence à pleuvoir quand je pointe au départ de la première spéciale.
La nuit,ça devient un autre monde.
La moyenne est la même, il faut enquiller comme un fou au milieu des bouses de vaches qui se répandent partout avec la flotte qui tombe, les raccords de goudron qui provoquent virgule sur virgule à chaque ré accélération. D’ailleurs, il y aura des chutes pendant les liaisons pour certains concurrents.
Maintenant imaginez une route de nuit, celle d’Amnée, des gouttes de 3kg qui te tombent sur la gueule, le revêtement glissant, et un con qui te fait le 5,4,3,2,1 devant le casque !
Ben tu pars quand même comme un âne là-dessus.
Sensations garanties !
Les flash crépitent dans certains passage un peu chaud, le cerveau complètement débranché, on ne voit rien, gazz en grand dès que possible. Ça glisse un peu… beaucouuuuup, oh putain l’arbre, ça passe… Je tombe un rapport avant le droit, la vitesse saute, et je franchi la ligne en roue libre… Pfiouuu. Seulement 6 secondes de plus que le jour, je suis plutôt content vu les conditions !

La 2ème, c’est rebelote sur maison blanche. Mode touriste, pas envie de casser la moto sur ce circuit daubique. Je me permet même de caller sur la ligne de départ, histoire de bien montrer mon désarroi.

3ème, le circuit des 24h (le Bugatti) à l’envers, de nuit, sous la flotte !
Ben là tu découvres que le circuit n’est pas éclairé !
Et c’est tellement large que tu ne vois pas le bord de piste !
Impossible de voir où freiner, du coup j’empoigne la poignée à chaque fois bien trop tard, comme un âne, et ça passe ! Les power freinent sur l’angle sans broncher sur la flotte ! J’y vais comme si c’était sec, et je fais mon meilleur résultat de la journée, avec une 61ème place scratch.

Ensuite, c’est festival de pénalités sur le routier, je me chope 120 secondes en loupant un contrôle. Je ne me suis aperçu de rien, je pensais avoir bien suivi les panneaux.
Un peu dégouté, je me fais la dernière spéciale en « touriste », avec quand même une belle glisse de l’arrière dans un gauche devant un parterre de spectateur (je précise que ce n’était ni voulu, ni-contrôlé). 10 secondes de plus que de jour, la misère…

Le retour se fait sous la flotte qui commence à s’arrêter.
On pose la moto au parc fermé, il est 3h’ du matin, le stress retombe et la fatigue arrive d’un coup. Le niveau d’énervement qui nous maintenait éveillé s’envole, et on s’écroule pour quelques heures…

Le dimanche repas et remis des prix.
Le premier rallye de la saison a été gagné par Serge Nuques, le championnat s’annonce palpitant, avec un Emmanuel Siaux à une seconde derrière !
De notre côté, Greg Debize fait 5 au général, et Ol’ 2ème de la catégorie sport !!!
Le salaud !

Prochain rendez-vous fin avril en Corse, où il va falloir passer la 2 !

Gaaaaaaaaazzzzzzzzzzzzzz


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