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Rallyes : Dourdou 2007 - Fin d'une saison
Posté par leeoneil le 20/7/2007 15:15:41 (4810 lectures)
Rallyes

1h’ du matin, Golhinac, dans l’Aveyron, un samedi 14 juillet.
Un petit groupe de gens derrière une table et un chrono, des bénévoles, tous, qui remplissent un carton avec des chiffres, des heures, des tampons. En train de chauffer, la roue avant posée sur une ligne peinte au sol, une moto, la numéro 246, avec mon cul dessus.

P’tin, tous ces gens quand même, qui se décarcassent pour qu’on puisse faire les cons sur la route, respect. C’est le rallye routier.
C’est même le dernier rallye routier de la saison 2007, le rallye du Dourdou.
Il fait bien noir dans ces sous-bois, la lune n’éclaire rien, mais va falloir gazer, ne serait-ce que pour tous ces gens qui sont là pour nous.
Encore 30 secondes.
J’ai quelques rapides flashbacks sur les départs des rallyes précédents. A attendre sous la pluie, pneu froid, attendre pour s’élancer comme un âne dans la nuit, sur des routes défoncées, boueuses, torturées. Un truc de malade. Faut vraiment être con quand même.
Mais là, ce soir non, c’est les vacances. Dernier rallye, une spéciale que je connais, j’ai pu faire de vrais reconnaissances, un temps superbe, une nuit à peine fraiche qui laisse une agréable sensation sur la peau, une route propre avec des virages superbes.
Le pied quoi.
Encore 15 secondes.
Je baisse la visière de mon casque, un p’ti signe de tête au mec qui m’encourage à côté.
Encore 10 secondes.
Je revoie l’enfilade du départ, deux droites où on accélère sans couper, je devrais pouvoir passer la trois avant de plonger dans l’enfilade suivante.
Encore 5 secondes.
Je fais monter le moteur en régime, je prends appuie sur les pieds, tout mon poids bien sur le guidon, et j’enclenche les phares et les additionnels.

Euuh, j’ai dit « j’enclenche les phares et les additionnels »….

Pas un changement, rien, je suis en code, on voit à 2 mètres…

Et meeeeeeeeerde !



C’était donc le dernier rallye de la saison, le dernier de ma première saison à moi.
Du bonheur et quelques grosses frustrations.
Arrivé au camping le jeudi. C’est le seul rallye avec cette ambiance, tout le monde ou presque regroupé sur quelques mètres carrés d’herbe gracieusement offert par l’organisation et la ville. Du coup on croise plus de monde, on peut discuter avec machin et machine, se foutre de la combinaison de Nuques ou encore regarder Troussard tenter de draguer tout ce qui bouge (peine perdue). Ambiance vacance quoi. D’autant que les recos de spéciales sont uniquement autorisées entre 19h et 23h, donc pas besoin de s’énerver. Je retrouve Greg, Ol’ et Pom et toute leur smalla, montage de tente, glandouillage, et je pars seul reconnaître le routier.
C’est beau, ça tourne, et c’est gravillonné à mort. Limite foutage de gueule quand même. D’ailleurs je sors dans l’herbe en roulant tranquille, dans une descente recouverte de 4cm de gravillons. On évite soigneusement les spéciales, on profite de l’air un peu frais, du paysage, raaahhh, vacances !
19h, on fonce à la spéciale de Golhinac, la seule que Ol’ et Pom n’ont pas vu.
J’adore la route ! En sous bois, très étroite, des virages merveilleux, certains qui se referment, très technique et moyen de gratter des secondes en la connaissant bien. Alors je m’applique, je prends des repères pour accélérer plus tôt en sortie de virage, je la monte plusieurs fois doucement pour repérer les pièges, et je sens que ça marche, je retiens le tracé à peu près correctement ! Je pars ensuite seul sur la spéciale de Pruine, mais la nuit tombe et je n’ai pas équipé ma moto des phares additionnels. Je fais donc une montée pour avoir une idée. Celle-ci ne me plait pas, des épingles, des virages étranges, bref, je passe et revient sur Villecomtal en pleine nuit pour la tenter avec mes phares. J’abandonne au bout d’une montée devant le n’importe quoi général. Le bordel absolu, des gens qui montent et qui descendent en plein phares/xénons sans rien couper, je sens l’accrochage à la con, je rentre.

Flat est déjà là, et y’a même Zone qui nous fait la surprise de débarquer ! J’apprendrais seulement 2 jours après qu’elle était là pour faire commissaires de spéciale, encore respect et merci à elle (et à tout les autres inconnus qui ont donné leur temps pour nous).
R’lyeh arrive le soir même, elle a pu tester la spéciale de Pruines, comme moi, pas trop emballée. Elle ne fera « que » le jour, et avec l’ER6, ça la changera du RF de l’année dernière.

Vendredi, recos autorisée le matin, on va voir pruine mais ça ne veut pas, je n’arrive pas à l’enregistrer. Bah, on s’en branle, on rentre. Glandouille avec tout le VK qui débarque dans l’aprem’, un peu de repos, et hop, on se prépare à partir pour l’étape de nuit.
Eh oui, c’est le seul rallye ou la nuit se fait avant le jour. Je ne le sens pas tout à fait. S’élancer sur un routier sans réellement le connaître, de nuit, et en découvrir les pièges sans prendre de pénalités, je me sens pas fan du principe. M’enfin on est là pour ça.
Après le départ des copains Ol’, Greg et Pom, on s’équipe tranquille, le petit stress habituel, départ sous le drapeau, et zouuu, les premiers kilomètres de routier sous les étoiles.
C’est beau, ça défile un peu vite à la lueur des phares pas réglés (ben ouais, pas eu le temps), sur les plateaux aveyronnais, la fraicheur de la nuit, je me sens bien.
On papote avec les copains d’une saison, en bas de la première spéciale, Pruine. Des liens qui se sont créés entre ces collègues de roulage, toujours ensemble aux CH, à discuter des trajectoires, des emmerdes du routier, de tout, de rien, des performances de ce satané metimax qui fait sa première saison, bref, des petits moments qu’on garde longtemps dans la tête.
C’est mon tour, gazzz, les flashes, quelques spectateurs qui gueulent, on fini par s’y habituer, mais j’apprécie toujours autant le délire.
Après un beau droite, mes phares me montrent une route dégagée bien loin, et comme je ne connaît pas la route, j’ouvre fort. Je vois un commissaire détaler devant moi, qu’est-ce qu’il fou lui ? ouups, je suis déjà dans l’herbe, je suis sorti sans m’en rendre compte, j’ai totalement loupé le virage. Coup de bol, je reste sur mes roues dans le champ, et je repars ; je ressors d’un droite un poil énervé pour rattraper le temps perdu et oulalalalalaa, une rangée de commissaire au milieu de la route, yaallaaaaaaaaaaa, je vais m’en prendre un !!!!! je m’arrête juste. Le collègue 245 vient de s’en mettre une. Le bonhomme n’a rien, mais la moto est ravagée, dommage. Quand il me fait signe que tout va bien, je repars « à fond », pour faire forcément un temps misérable, mais c’est le jeu. D’autant que je ne joue rien, donc aucun regret.

La liaison suivante me parait juste. 36 minutes, je ne le sens pas de nuit. Je pars donc à fond, pour avoir une petite marge. Le temps défile, trop vite, je ne sais pas où j’en suis, combien de kilomètres il me reste… Du coup je roule de plus en plus fort, merd’ merd’, plus que 5mn, l’est où ce p*t*** de CH ???? Un droite derrière une maison, viiite, viiite, je prends un bel angle, ça passe bien, et je… crssshshhshshshshcrrrrr….
Ah, euuuh.
Par terre.
Pas le temps de réfléchir, je relève la bécane, le temps de la redémarrer, je repars, une légère douleur sur mon épaule déjà luxée, rien de méchant. Le CH apparaît au virage suivant.
Je suis trop con….
Mais bon, la moto roule, on dirait que les phares fonctionnent encore (je teste, ça clignote puis ça s’allume correctement), tout va bien, je rejoins la spéciale de Golhinac.
Je ne vous rejoue pas le départ, ça a été un moment merveilleux.
Pourquoi les phares n’ont t-il plus fonctionnés juste au départ ? Aucune idée. La chute, un fusible, je ne sais pas. Mais la grosse goutte coule sous le casque quand même.
Le commissaire me décale le départ d’une minute, voir si je peux « réparer ». M’enfin à part taper dessus, que voulez vous que je fasse ?
Il faut donc que je m’élance en code dans la spéciale. Après tout, pourquoi pas ?
Vu les conneries qu’on a enchainées depuis le début de la saison, une de plus, une de moins.
C‘est parti !!!!
Woyailleaille, où qu’il est le virage, où qu’elle est la route ? Misère de misère, ça n’éclaire rien, j’y vais de mémoire, j’aperçois les flashes qui crépitent et je sens les moments d’hilarités des spectateurs qui doivent se demander pourquoi y’a un mec qui monte à fond équipé d’une simple bougie.
Mais le plus dur reste à faire, le routier tout en code ! Je pointe à l’heure à la spéciale de Villecomtal grâce à je ne sais pas quel miracle.
Pareil pour celle-ci, faut s’élancer sans rien voir, sauf qu’en plus, là, je ne connais pas le tracé !
Festival !
Et là quand on commence à prendre conscience de ce qu’on est en train de faire, c’est le bonheur, la banane sous le casque. Des virages tout dans le noir, tomber un rapport et accélérer comme un goret pour délester l’avant et voir un peu plus loin sur la route (super technique breveté lee, bouffon and co.), tout est bon pour faire n’importe quoi avec la moto et prendre un panard monstrueux. Vive le rallye, des sensations de conneries comme ça, on en vie pas des masses. J’ai passé un des meilleurs moments de la saison, les copains qui gueulent de me voir passer à 4 km/h avec ma loupiotte, les minis wheeling pour « voir plus loin », les entrées en virage totalement en aveugle, la fin du routier sur les gravillons, les glisses, les dérobades, le pointage dans les temps, le grand n’importe quoi.
GE-ANT !
En plus Greg et Ol’ ont bien assuré, Ol’ 6ème au scratch, total respect, les copains qui sont là pour la déconne, du plaisir sans limite.
On part se coucher pour pouvoir faire les deux boucles du lendemain.

Cocorico !
Je regarde Emilie partir sur l’ER6, beaucoup moins stressée que l’année dernière, j’espère qu’elle va s’amuser.



Mais avant de partir, la mauvaise nouvelle tombe. Ol’ s’est sorti sur la première spéciale. La première place sport lui échappe, les boules. Embrayage cramé, il ne pourra pas finir. Vraiment dommage pour lui avec ce qu’il s’est dépouillé cette saison. Il a battu à la régulière tous ses adversaires de la catégorie, il est entré dans le top 10 au scratch de la plus belle manière, et une simple erreur vient tout ruiner. Sur le moment, c’est difficile à accepter, même si ça fait parti du jeu. Je pars donc la boule au ventre, après le rituel habituel, on s’équipe, on rempli le camelback, et zouuu. Le routier se fait finger in the nooze de jour, après avoir pointé à temps la nuit. Première spéciale, en vrac, puis je croise la moto de Ol’ sur la remorque en routier, bien dégouté, une saison qui se finie si mal.
Mais le rallye, c’est aussi un truc d’égoïste, et je me fais donc ma boucle de jour à moi.
Spéciale de Golhinac, premier passage, ça bouge dans tous les sens, je me venge de la nuit. J’entr’aperçois les copains au dessus d’un petit gauche serré, ça booste le moral, je fais faire n’importe quoi à la moto qui encaisse en se tordant dans tous les sens. En temps que gros mauvais du rallye, j’en fais des tonnes pour pas un rond, ma conduite n’est pas souple vu que je suis en vrac partout, mais c’est ça qui est bon.



Les sensations cette fois-ci, je me les fais sur la spéciale de Villecomtal, avec le goudron qui fond, un vrai décollage des 2 roues sur une belle bosse, des glisses de l’arrière, et quelques belles amorces de high-side qui ne me calme pas pour autant. Avec la chaleur, le power avant se comporte mieux que le 2CT arrière qui rend l’âme en se détruisant sur l’angle. Du coup l’avant tient bien et l’arrière fait ce qu’il veut, c’est limite maîtrise, c’est limite très con, mais c’est totalement jouissif. J’aurais appris beaucoup cette année sur les capacités d’une moto.
Une superbe première saison à apprendre au côté de Greg et de Ol’, à découvrir avec Pom cette ambiance si particulière qui ne donne qu’une envie, refaire ça la saison prochaine.

Je vais éviter d’en mettre une tartine de plus alors je vais faire vite :

C’était bien !

(Photos de flat-gs13)

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