Un p'ti tour en France

Me voici donc de retour après 10 jours passé à faire un p’ti tour de notre belle France, pour découvrir les superbes paysages qui la compose.
Je tiens à m’excuser d’avance si ce récit prend des tournures de « moi je, moi, moi, moi » car ce n’est pas le but recherché. J’aimerai tout simplement donner envie à d’éventuels indécis, ou évoquer quelques beaux souvenirs aux gros baroudeurs qui ont déjà tenté l’expérience avant moi.
Je m’excuse également pour les photos : ça ressemble beaucoup à « l’er5 en vacance ». Pour plusieurs raison. Des fois le faible contraste de certains paysages n’est pas assez marqué et impose un sujet pour que les couleurs ressorte mieux en photo (même si ça reste magnifique à l’œil nu). Donc la bécane est présente un peu trop sur mes photos, mais bon…

Voilà, à lire en écoutant « le vent nous portera » ou « born to be wild » pour certains passages.

Premier jour, 500km :


Départ en retard, pour bien faire. La moto est chargée comme une mule, et affiche un kilométrage déjà honorable, tiendra t’elle tout le trajet? Les premières routes défilent, c’est du virolo bien connu, pour rejoindre le lac Léman. Je découvre les belles petites route du jura avec délectation. On monte doucement en apercevant les reflets du lac Léman. Les virages sont bien revêtus, ça frotte déjà au niveau du genou (oui bon, à droite ce n’est toujours pas ça). Mon premier petit soucis du trajet : je perd mon magnifique sac de couchage, mal attaché qu’il était (je m’en suis aperçu en prenant des photos). Qu’à cela ne tienne, on en rachète un avec des sangles de trappeurs pour que tout ça tienne, et hop, ça repart.
Mon premier couché de soleil se fera sur les forêt montagnarde du Jura, à quelques centaines de mètres de la source du Doubs.

Deuxième jour, 600km :


Petite pluie fine le matin, histoire de se mettre dans l’ambiance. Je m’émerveille pour la première fois sur les routes du ballon d’Alsace, je monte jusqu’au col, redescend, raaahh, c’est de la bonne route qui tourne et tourne encore… A découvrir absolument.
Et puis arrive l’étape Américaine du trajet. Oui vous avez bien lu, j’emprunte la mythique route 66… Bon, là ok c’est moins folklorique mais ça tourne beaucoup plus ! La montée jusqu’au col de Bussang est un vrai régal. Un petit coucou à G-Rom sur Bar le Duc, le temps de s’habituer à ces routes trop droites ! Vite, filons vers la Manche ! Pause à Sedan (ville morte). Pour résumer, le nord de la France ne m’a pas laissé un souvenir impérissable…

Troisième jour, 600km :


Je rejoins la côte au niveau du Tréport et ses façades si particulières. Direction la forêt d’Eu, vraiment particulière. C’est le seul coin boisé à des kilomètres, mais la parcourir en tout sens est vraiment reposant. D’autant que ça tournicote gentiment. Je descend le long de la côte, en passant par le pont de Tancarville (gratuit pour les motos).
Il faut savoir que je m’arrête régulièrement pour regarder la carte, choisir les routes qui vont bien au fur et à mesure de ma progression. Je suis donc arrêté tranquillement quand j’entend un gros bruit sourd : un moteur de custom que l’on ébroue. Le gentil couple qui le chevauche me demande où je souhaite me rendre. « oh ça tombe bien, nous y allons aussi, vous n’avez qu’à nous suivre !!! » euuh…. Les suivre, c'est-à-dire, rouler derrière eux ? Arghhh ! nous voilà parti à 60 km/h, prenant les virages à 35 maximum. Je commence à m’endormir, et là, le miracle : ma moto approche les 100.000 ! je les remonte : « merci beaucoup, je m’excuse, mais j’aimerai immortaliser l’évènement ! » heureusement, il y avait encore 30km, je n’aurai pas tenu à ce rythme ! Et effectivement, l’er5 passe les 100.000, pouf, me voilà au guidon d’une moto neuve !
Je fini la journée à contempler le couché de soleil sur Omaha beach, après être passé par la côte de nacre. La vie est belle.

Quatrième jour, 800km :


L’idée de départ, c’est pour moi de me faire toute la Bretagne dans la journée. Tout commence très mal, alors que je retiens la moto en train de chuter à l’arrêt : elle ne tombe pas, mais une vive douleur s’élance dans mon bras gauche, jusqu’au bas du dos ! Je vais garder cette douleur jusqu’à la fin du périple, mais peu importe, je ne peux pas arrêter maintenant. C’est parti pour un enquillage de virages le long de la côte, dans une brume surréaliste. La pointe du groin se profile rapidement, et je file vers les monts d’Arrée, espérant arriver à la pointe du raz avant la nuit. C’était sans compter la malédiction des duvets !!!
Une voiture me fait des signes alors que je viens de la doubler. Ah effectivement, en regardant dans le rétro, je m’aperçois que mon duvet a disparu ! Zut de zut ! je repars en sens inverse pour essayer de le retrouver. Je ralentis un peu, je cherche du regard dans le fossé, et là CLANG ! Un bruit furieux suivi d’un blocage de roue arrière ! 50 mètres de dérapages, sans tomber (merci madame chance). Moto coincée au milieu de la route, les automobilistes qui râlent « pousse ta m… » Ben oui, mais elle refuse de bouger, le duvet est coincé entre le pneu tout écrasé et le bras oscillant ! Finalement, grâce à un automobiliste plus gentil et un pote motard, tout sera arrangé. Tout de même 1h30 de perdu et un sac de couchage en moins. J’ai eu de la chance, aucune casse mécanique, tout semble repartir sans problème !
Je finirai la route sur les monts d’Arrée au soleil couchant, à pleurer tellement c’était beau ! Sans duvet, fatigué, je fini par jeter mon dévolu sur un hôtel de Quimper.

Cinquième jour, 1000km :


Encore un challenge, relier bordeaux où un appartement gentiment prêté m’attend !
Je commence par découvrir la pointe du raz, que je qualifierai d’arnaque ! Si tu viens après 9h du matin, c’est payant pour le parking et le paysage est banal (la côte recèle infiniment plus d’endroits magnifiques).
Je passe par les marais Poitevin, région surnommée « Venise verte ». cela vaut le coup d’œil, mais les routes commence à être désespérément droite. Je fonce donc vers l’intérieur du pays, m’éloignant un peu plus de ma destination, alors que le soleil tombe sur ce 4ème jour. Mais au moins, j’ai droit à ma dose de virages !
Forcément, je finirai sous l’orage à découvrir bordeaux de nuit et à rechercher un adresse introuvable. Point de chute à 1h30 du matin, ça sera dur de se lever à 6h comme tous les autres jours !

Sixième jour, 550km :


Je repars direction Pau où Pti Lu m’accueille et fait un petit bout de trajet avec moi. Les premières routes pyrénéennes se profilent et déjà c’est le bonheur ! Je me régale à suivre la Fazer grise. Je finirai tout seul en direction de la côte Une petite pluie tombe sur les routes surchauffée, le décor devient fumant. Petit soucis, en enlevant ma combi pluie, je fais tomber la moto à l’arrêt, en devers dans un fossé, autrement dans une position incroyablement difficile à relever. 9 voitures passeront avant que je n’arrive à la soulever. Pas une seule ne s’est arrêtée pour savoir si j’avais un problème (une moto par terre, c’est évident, c’est complètement banal). Petite rage intérieure, très vite calmée par le soleil couchant que je vais contempler le long de la côte Basque. Je regarde la luminosité virer au violet, en pensant aux routes des pyrénées… Demain, la journée s’annonce paradisiaque.

Septième jour, 600km :


Toute la journée, j’ai fait des allers retours entre les routes espagnoles et françaises, pour passer par le maximum de cols. Je n’ai pas tout retenu, mais citons le col d’Osquich, d’Aubisque, du Tourmalet, d’Aspin, d’Artigascou, de Portet d’Aspet et j’en passe !
Les paysages sont somptueux, et surtout extrêmement variés ! C’est un bonheur pour le motard, les virages ne s’arrêtent plus, c’est du pif et du paf en veux tu en voilà ! Toute la journée, mes courbatures disparaissent, mon mal de bras et de dos se font plus timide, bref, je suis sur une autre planète. Une seul problème : les animaux qui broutent en liberté, mélangés aux touristes qui s’arrêtent n’importe où : certaines routes sont donc passablement encombrées, mais c’est assez rare.
Pour finir la journée en beauté, je décide de prendre un « raccourci » en blanc sur ma carte. Résultat, j’ai perdu une heure et demi, en étant passé toutefois par le domaine des ours des Pyrénées. La fin de la piste s’est terminée en flaques de boues, impossible de passer, il m’a donc fallut rebrousser chemin après une montée impossible sur un col perdu. Bien essayé !
La nuit sans duvet en montagne par contre, je déconseille vivement, c’est difficile à supporter !

Huitième jour, 600km :


Il faut rallier Marseille où Bandit 400, Ophelaî, Pyrou et Patrick13 m’offrent leur hospitalité !
La route ma fait passer par le pays Cathare, à la découverte de ses nombreux châteaux…. Et de ses virolos ! Ca tourne jusqu’à Montpellier, où je trace le long de la côte, par les routes les plus inintéressantes de la création, après une petite pause avec les amis Montpellierrains. Pas grave, j’ai déjà pris ma dose pour toute une année !
Bizarrement, il ne m’est rien arrivé de particulier aujourd’hui, ça cache quelque chose !

Neuvième jour, la pause Marseillaise :
Madame Pyrou, avec qui nous avons casse-crouté le soir précédent dans les calanques, a dit, avec ses yeux de biche : « si tu reste, on mange tous chez moi ce soir ». Impossible de résister, désolé. Du coup, cette journée m’a servi de pause. Bandit 400 se transforme en guide touristique et m’a supporté toute la journée pour me faire découvrir les paysages et les routes du pays. Ces rigolos ont bien de la chance, on frise la perfection à tous les niveaux. Encore merci pour l’accueil tout le monde, promis, je reviendrais !!!!

Dixième jour, 700km, fin du voyage :


Départ marseillais (entendez par là pas avant 10h du matin) direction la route napoléon, si souvent ovationnée par les motards de la région. Elle mérite peut-être sa renommée, mais je suis resté sur ma faim : pas assez longue !
J’emprunte quelques routes de montagnes enchanteresses, en passant par quelques beaux petits cols, comme celui d’Allos ou encore le col de Vars. Mais les paysages me « déçoivent » par rapport aux Pyrénées. Tout est beaucoup plus aride, c’est beaucoup moins vert.
La fin du voyage aurai pu mal se terminer car il m’arrive une dernière crasse : alors que je remonte une file de voiture, l’une d’elle décide de doubler sans regarder. Je tape violemment le rétroviseur, la moto décolle de l’arrière (la voiture a-t-elle touchée le pot ?) mais je reste sur mes roues ! Très grosse frayeur, mais rien de cassé, pfiouuuu !
Je file vers Clermont Ferrand de nuit, quand un violent orage se déclare. Le spectacle des éclairs de chaleurs rougeoyant me fascine avant que les gouttes s’en mêlent.
La moto s’arrête dans mon garage avec tout juste 5.000 kilomètres au compteur.
J’aurai donc parcouru environ 6.500 kilomètres, et la kawette n’a pas bronché, malgré son âge avancé ! Merci kawa !

Je finirai le voyage complètement lessivé, physiquement très très fatigué, mais cela m’a semblé être une expérience inoubliable ! J’ai encore des images qui s’entrechoque dans la tête, des paysages qui se mêlent et des souvenirs qui resteront gravé longtemps… très longtemps.

Quand est-ce que l’on repart ? Dit ?