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Gros trip : Volupté et déitude dans les pyrénées [magie + photos]
Posté par leeoneil le 14/6/2006 15:13:10 (1870 lectures)
Gros trip

Je pensais avoir été définitivement bannis des listes de diffusion des moines motholines depuis le fiasco du buisson ardent.
J’avais repris ma vie de gros boulet lourdingue, loin des aspirations illuminatives de mes anciens confrères éclairés. La recherche de la paix intérieure et de la vérité, ce n’était plus pour moi. Merci bien les dégâts que ça avait occasionné sur la mécanique parfaite de l’ER5-R !

Mais il y a peu de temps, alors que je ne m’y attendais pas du tout, j’ai reçu ce mail (oui les moines motholines sont très modernes) :
« Monsieur leeoneil,
Nous sommes dans un gros pétrin. En effet, l’une de nos déesses se meurt. Gravement. Elle ne tourne plus depuis cet hiver, et je crains qu’elle ne passe pas le printemps ! Ses lignes épurées sont en train de ternir sous l’effet de la désuétude, son collecteur aux courbes parfaites se fait dévorer par l’odieusité maline du temps : nous nous devons de la sauver ! Après consultation de notre ancien grimoire secret « revue technique n°22 », il est dit qu’une once de volupté planante et nacrée pourrait la sauver ! Il vous faut retrouver absolument ce délicat mélange de légèreté et de nacré, ce mélange des dieux de la moto, qui pourra faire revenir notre déesse parmis nous !
Je vous le demande au nom de toute la communauté, vous êtes notre dernier espoir (Indiana Jones est retenu ailleurs). Je vous fais confiance, vous retrouverez pour nous cette once de volupté nacrée et planante !
Vos tours de roues devraient vous porter dans les vastes sommets pyrénéens, car c’est l’un des derniers endroits, selon la légende, où vous pourrez accéder à notre quête !
Bonne chance, et que le dieu de la gomme tendre veille sur vous !

Votre dévoué Rimpoché Motholine 1er »


Wahou !
Je n’avais pas le choix !
Il me fallait partir immédiatement pour le sud et les sommets frontaliers ! Une déesse motocycliques, ça ne se sauve pas tous les jours !
Prétextant à la miss des vacances à Hendaye, en dessous de Biarritz, on embarquait le matin suivant pour les routes viroleuses du sud !

Premier jour : 390 km


On se lève tôt, l’idée étant de faire une pause sur le trajet ! Rallier Hendaye d’un seul coup, ça peut se faire, mais par l’autoroute ! Non, notre trajet nous demande une concentration mystique, une mise en condition qui doit passer par l’avoinage sur des bonnes petites routes qui tournicotent ! Il n’y a qu’à ce prix que l’on perd l’esprit pour se retrouver dans une espèce de transe mototesque, qui permet l’illumination, et j’espère bien, la réussite de notre quête !
On enquille vers Bort les orgues, Mauriac… Petite pause, je regarde d’un œil distrait mon pneu arrière… Nom de diou, la gomme est passée où ?
Le témoin est passé depuis longtemps, arggh, et l’on vient juste de partir !!!
Rester zen, rester zen, sinon je n’attendrais jamais le niveau de concentration demandé…
Pffiioouuu.
Petit coup de fil à un concessionnaire d’Aurillac, au pif ! Ce dernier peu nous changer le pneu en urgence, cool !
C’est reparti par les belles routes du sud !
A noter que R’lyeh se plante de route, partant la fleur au fusil direction Millau.
Quelques heures de repéchages plus tard, et c’est le panard !





Notre condition pour approcher le 7ème sens voit s’envoler quand nous atteignons Cordes sur Ciel… Plus prêt des nuages, il me vient quelques visions, mais les réponses n’arrivent toujours pas, il faut continuer !

Wolfette nous offre l’hospitalité à Toulouse. Difficile d’avoir la zénitude du moine en quête d’absolu quand on se tape visite de la ville à pied et restaurant avec Sof et Cherie..
Mais je tiens bon !

Deuxième jour, 490 km


On repart le lendemain matin avec un guide, sans lui avouer le but de notre voyage initiatique.
Il nous emmène au plus vite sur les terres magiques des Pyrénées (entendez qu’on se fade quand même 90 bornes d’autoroute, une honte !!!). A noter que ce monsieur a des rêves de vrais motos…







Mais la montée du col de Peyresourde, puis le col d’Aspin nous permet de nous replonger dans une semi-conscience méditative. Pif et paf les yeux fermés, un vrai entraînement digne des plus grands ! Wolfy nous quitte après la descente du col d’Asquin et une petite pause pipi!



Il a mieux à faire que de rechercher une once de volupté planante et nacrée ! On le comprend !
On passe le col du Soulor, et là c’est le drame !
R’lyeh, toujours en train de conduire les yeux fermés pour accéder à l’ultime sagesse, R’lyeh tombe sur un os !



Paf, la moto par terre en roulant dessus presque à l’arrêt!
Raaah, pas moyen de se concentrer !!!
Aucun dégât, c’est reparti !
Notre route sera coupée par quelques cols fermés, vraiment dommage !



Encore un pti col pas très haut alors que le soleil se couche, le bonheur !
Le paysage et la route du col d’Osquich sont doux, ça laisse béat de contemplation avec cette lumière rasante… De nouveaux quelques images filtrent à travers les courbes du bitume, je sens une présence millénaire dans les parages. Mais il faut finir le trajet aujourd’hui, je reviendrai, j’ai senti l’univers vibrer autour de nos roues à cet endroit !



Zappons quelques jours de glande à Hendaye, Dax et en Espagne, à San Sebastien notamment, avec des trajets en petit bateau, en tramway, en vélo ou carrément à pied. Complètement hors sujet !

Troisième jour, 300 km


Je pars seul pour essayer de finir ma quête !
Une récompense mystique ça se gagne, je décolle donc très tôt le matin, vers 7h.
Je prends directement le chemin de l’Espagne, attiré par les réverbérations magiques ressenties la dernière fois ! La route qui mène vers Pampelune est tournicotante, idéale pour se mettre en état méditatif (« comment vais-je prendre cette courbe ? Les power tiendront-ils à la ré accélération sur cet angle, etc etc »).
Mais la route de la vallée ne me semble pas appropriée, il faut monter !
Petite surprise sympathique, j’emprunte par hasard l’une des virolante que j’avais choppée lors de mon premier tour de France ! Et je retrouve le même virage célèbre depuis que mon appareil l’a shooté ! http://www.lamotographie.com/pix/_divers/lamotographie.com_divers_031.jpg



Col d’Ispeguy plusieurs fois, route N135 quasi parfaite, je me fais plaisir.
Et puis alors que je ne m’y attendais pas, complètement en transe bitumante, enchainant les pif et les paf à la manière de joueurs de tennis, la révélation s’offre à moi dans un accord dissonant : poueeettttdiouutouuuuu ! (faut le faire à la bouche !)



N’osant y croire, je descends de la moto en titubant, m’approchant avec crainte du lieu sacré !
Les yeux à demi fermés, psalmodiant la revue technique n°22 tout en visualisant le schéma électrique de l’ER5, je portait mes mains en coupole avant de les plonger dans cet océan floconneu…
L’attente me paru interminable !
Mais après quelques secondes, je senti nettement une présence dansante dans mes mains. Je refermais doucement mon étreinte sur un échantillon de volupté divine, que j’enfermais jalousement dans le coffre de selle du GSXR (et oui, voilà à quoi ça sert d’avoir un grand coffre sous la selle sur une sportive !).
J’avais réussi !
Une lumière irréelle pris forme, comme pour me remercier… L’esprit de Rimpoché et de la déesse m’avait suivi dans ma quête…



Le retour sur Hendaye ne sera pas dégeu…








Quatrième jour, 715 km


Il faut rapporter le précieux trophée salvateur, d’autant que les vacances nous appellent du côté des Vosges.
Pour aller au plus vite, les routes ne sont pas terribles !
On se permet même d’enquiller sur un bout de l’A63 !
La suite du programme est gentillet, avec des routes plaisantes sans êtres bandantes, quelques paysages sympathiques qui se torturent au fer et à mesure que l’on remonte, entraînant avec eux quelques lignes droites grincheuses qu’ils plient à leur volonté. Ça tourne sec à partir de Cahors. A Brive, R’lyeh fini de son côté, trop fatigué pour finir par du virolo (elle prend quand même la N89 qui n’est pas trop mal).
Moi je pars sur Riom-es-Montagne en me perdant un peu, passant par Mauriac et Aurillac (ben ouais, je redescendais vers le sud là…). Sous la selle, l’onctuosité planante vibre, sentant approcher ce haut lieu mototanesque qu’est l’Auvergne.



En vrai pèlerin, je béquille prêt de Super-Besse pour apporter l’objet de ma quête aux grands moines motholines.



Les quelques plaques de neige restantes ralentissent ma progression, mais je pose un pied conquérant sur les marches du grand temple. Aussitôt les disciples s’emparent du nectar sacré pour le porter à la grande malade. Un peu curieux, je me glisse secrètement dans le grand temple, dans l’espoir d’y apercevoir la déesse. J’entends un moteur s’ébrouer, l’once a fait effet… Je penche la tête et j’aperçois…

http://images-eu.amazon.com/images/P/2726890156.08.LZZZZZZZ.jpg

Tout ça pour sauver une Honda ?????
La prochaine fois, ils se le mettent où j’pense le voyage initiatique !!!


Toutes mes photos ici.
http://leeoneil.free.fr/05.06_hendaye/05.06_Hendaye.zip

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