Wahouuu, un titre qui déchire ! A moitié en anglais en plus, comment qu’ça fait djeun’s et rebel’z ! Non ? ça fait pas un peu vidéo de skate ? Même pas un petit peu ?
Même pourri, le titre donne quand même quelques infos : il y a de la Norvège, et on a fait un tour. Ah oui, en moto ! Ok j’aurais pu faire plus précis. Le mot « adrénaline » est juste là pour faire cool !
Edit du 21 mars 2012
La vidéo est enfin terminée!
Voici le lien sur youtube ->
Norway adrenaline tour 2011 - Youtube
Elle dure 14 mn et vous pouvez vous la mater en totale HD.
Peu d'images en dehors de la bécane, donc il y a de la musique pour remplir. Évidemment sans le son, ça sera beaucoup moins bon!
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Cet été donc, l’idée était de faire un pti tour en Norvège, comme ça en passant, chacun sur sa mob (GSXR 750 et CB500 pour ceux qui ne suivent pas). Après la conquête de l’Ouest, c’était la conquête du Nord !
Pour corser un peu le challenge qui s’annonçait un poil trop simple, nous avions eu la bonne idée d’engager super mamie un mois avant le départ, qui s’était fait une joie de défoncer les brêles en s’endormant au volant de sa clio RR. Nous avons récupéré la CB500 réparée la veille du départ, et la concession n’a « pas eu le temps » de réparer le gex, sur lequel nous nous sommes contenté de poser deux clignos neufs. On se fait une vidange et on colle des pneus en bois, et roule. Le gex part avec 82.500 bornes au compteur, la CB500 avec presque 62000.
Aller en bleu, le retour en rouge…
22/07/2011 - environ 500 kilomètres
Clermont-Ferrand -> Mulhouse
Premier jour de roulage fantastique ! De l’autoroute, des orages, des camions à doubler, wouhouu, fulgurant ! Arrêt à Mulhouse chez Phane et Marie AMAP où nous aurons la chance de croiser la Steph family.
23/07/2011 - 0 km
Pluie intermittente derrière les vitres, nous nous engageons à fond dans des parties de monopoly enragées ! J’vous avez prévenu, c’est pas « adrénaline » pour rien ! Les parties sont extrêmes, les dés roulent sur la table, on bouge des pions, de la pure folie jusqu’au bout de la nuit!!!!
Pour s'entraîner au reste du trajet, on dort dans nos sacs de couchage, sur la terrasse - couverte - de Phane, "à la dure..."
24/07/2011 - 120 km
Mulhouse -> Strasbourg
Les choses sérieuses commencent enfin, on se fait un pur road book tout par l’autoroute ! Wahouuu ce kif extrême, je sens déjà quelques lecteurs en train de nous jalouser !!!
Il pleut toujours par-ci par là, alors on s’arrête, exténués par tous ces kilomètres, sur la drop-zone (DZ) de Strasbourg. Une DZ pour les néophytes, c’est le nom utilisé pour désigner un lieu où l’on peut sauter en parachute (habituellement un aérodrome donc). Particularité de celle de Strasbourg : le seul musée du parachutisme de France se trouve dans leurs murs. Après avoir flippé sur les images et les records des pionniers du siècle dernier, on se fait un saut, le dernier de la journée. C’est une découverte pour nous, la chute « en environnement urbain ». La DZ est entouré d’immeubles et de maisons, la vue est sensationnelle, nous qui sommes habitués aux champs à perte de vue !
Un petit tour en centre ville le soir, à tester le munster frit et à découvrir les rues torturées de la vieille ville.
25/07/2011 - 500km
Strasbourg -> Hoxter (Allemagne)
On passe la frontière Allemande, quelques bornes sur leurs autoroutes (sous le soleil). Puis des petites routes sympas le long d'un fleuve. Je suis bien frustré par le chargement de la brêle, impossible de prendre plus de 220 sur les zones à vitesse illimitées sans risquer de tout arracher… Bon ben va falloir accepter de se faire doubler alors ! Moyenne de croisière pour beaucoup de voitures : 170 km/h ! Autant dire qu’Emilie avec sa CB500 est à la traîne ! 150-160 max avec les sacoches... On flâne un peu sur quelques routes viroleuses avant de déballer la tente dans un camping à Höxter.
26/07/2011 - 400 km
Hoxter -> Büsum
Une petite pluie avant de partir, histoire de tremper la tente, et on file vers le nord. On trouve le long des routes des fruits et des fleurs en « libre service ». Il y a un présentoir, un prix affiché, tu te sers et tu mets l’argent dans la petite boite, personne pour surveiller ! Très sympa ! Impossible à imaginer en France, la petite boite ET les fruits disparaîtraient dans l’heure….
Nous rencontrons un groupe de suédois motards sur un bac/bateau qui nous fait traverser un bras de fleuve. Les gars viennent rouler ici parce que leurs routes sont dangereuses, trop de forêts et d’animaux. Ah ? Juste avant une deuxième mini-traversée de fleuve, la CB500 refuse de démarrer… Batterie vidée ? Pas grave pour cette fois, on pousse, on laisse le moteur tourner sur le bateau et on continue notre route jusqu’à Büsum, une DZ d’été pour deux clubs allemands.
27/07/2011 – 12 km, mais de haut en bas !
Chute libre à Büsum toute la journée !
La DZ est pleine de Helmut, le super soleil est avec nous, on se fait 3 sauts en VR, et un bon glandage sur la fin de journée. Nous découvrons les spécificités et les traditions du para allemands : chaque nouveau para, après son premier saut, se prend une claque sur le cul par tous les paras présents, et si on se pose après la "beer line", c’est une caisse de bière par atterrissage raté que l’on doit payer ! Autant dire que l’on reste concentré à l’atterrissage, au milieu de champs d’éoliennes et de lapins qui détalent quand on approche du sol. La vue est superbe, et c’est encore une découverte pour nous, le spectacle vu du ciel entre mer et terre.
28/07/2011 - 390 km
Büsum -> Ringsted (Danemark)
La CB500 nous fait une belle panne à Kiel pour l'anniversaire d'Emilie !
Argh, on avait oublié ce léger détail ! Visiblement la batterie est morte, il faut pousser pour la démarrer à chaque fois. On meurt de chaud sous les cuirs. Vu que nous sommes dans une grande ville, on tente d’acheter une batterie neuve au magasin du coin. Je pars en chercher une, après avoir suivi les indications d’un pti djeun’s. Sans carte de la ville, je réussi l’exploit de ne pas trop me perdre et de ramener une batterie neuve pour la CB en moins de 2h. Démontage sur le trottoir comme des pouilleux, un « kroque » dégoulinant de sauce dans une main, un tournevis dans l’autre. Yes, ça repart, on est trop forts !!!
Parce que tout devient trop facile, on se perd longuement pour sortir de la ville. Ah, quelle belle ville que cette Kiel !
Direction le ferry à Puttgarten, pour passer au Danemark. Détail amusant, il faut mettre une ceinture de sécurité à la moto, pour éviter qu’elle ne valse si le bateau gite un peu trop !
Après une courte traversée le long des champs d’éoliennes marines, c’est la découverte du Danemark et de son ambiance totalement vide et morte. On a l’impression de revivre un film apocalyptique. Les rues des villages sont désertes, on croise 2 ou 3 personnes, et c’est moche ! Moche et plat, l’horreur absolue pour le motard !
Vers Ringsted, on demande de l’aide à des pilotes d'hélico pour trouver la DZ à Aversi, qui s’avère vide comme le reste du pays…
La CB500 nous refait le coup de la panne, batterie naze de nouveau, elle est total kaput cette fois et même en poussant ça devient chaud de la démarrer (ou alors la fatigue se fait sentir après la 15ème poussette). On s’écroule dans un Hôtel à Ringsted, avec l’idée qu’un miracle réparera la CB pendant la nuit.
29/07/2011
Nous visitons un peu la ville avec les pieds (oui l’idée est étrange mais la sensation pas totalement désagréable). On découvre que même les mecs bourrés parlent anglais et que les kebab sont au saumon.
Nous cherchons quelques infos pour rallier la DZ, et un certain Michael nous y envoie, mais pour rien : pas de saut aujourd’hui, la DZ est fantôme.
Forcément, cela nous laisse un peu de temps. Emilie tente donc deux magasins de moto, et dans le dernier, un magicien du multimètre (jeune, beau, blond et danois donc) diagnostique le régulateur HS, et ça tombe bien, il lui en reste un qui colle parfaitement!
3 minutes après l’entrée de la CB dans l’atelier : c'est réparé, il vous faut autre chose?
Facile, j’aurais trouvé tout seul, pfffffff !
30/07/2011 – 700 km
Ringsted -> Nasinge (Suède)
Nous filons au nord du pays pour choper un ferry et passer en Suède.
Les routes danoises restent totalement inintéressantes jusqu’au bateau. Par contre, de l’autre côté du bras de mer, c’est l’orgie de virages !
Les motards l’ont d’ailleurs bien compris et nous croisons beaucoup de deux-roues finlandais, allemands et danois.
Notre rythme devient problématique maintenant lorsqu’il s’agit de trouver de quoi manger.
En effet, ils attaquent généralement le repas du soir vers 17h30 ! (tous les magasins ferment avant bien sûr). Pas grave, on mangera moins, ça nous fera perdre moins de temps !
Parenthèse boite à savon : vous pensiez que la jacky touch avait disparu ? Vous pensiez ne plus revoir du bon gros tuning à base de peintures brûlant les yeux et d’accessoires en moumoute ? Faites un tour en Suède, vous serez servis par le Volvo tuning revival! Toutes les vieilles Volvo sont récupérées, rabaissées, tunées et finissent par se pavaner en ville, au ralenti et en boucle (une dizaine de passages le temps de boire un verre). L’un des pilotes de ce genre de monstre nous hurlera un "welcome to Sweeeden!" Tu m’étonnes, santé garçon, après avoir vu ta bagnole, on peut rentrer !
Côté voiture encore, on croise un énorme rassemblement Cox au détour d’une route à virolos.
Petit passage éclair en Norvège en fin de journée, puis on repique sur la Suède, où on se pose à l’arrache sur la DZ de Nasinge. On se tape la discute toute la soirée avec un certain Schwede, un bon vieux para déjà bien entamé qui essaie de nous convertir au système suédois.
31/07/2011
Au réveil, un constat s’impose : nous sommes au bikini blonde land paradise !
Difficile de rester concentrer pour une journée de sauts (4 pour nous)! Si j’avais su, j’aurais commencé le para beaucoup plus tôt !
Encore une fois, le paysage vu du ciel nous prend aux tripes, un mélange de mer et de montagnes à perte de vue. Petit délire de la journée, le temps est menaçant. On embarque quand même, mais arrivé à 4.000 mètres (la hauteur habituelle de largage), le pilote ne nous donne pas de top départ ! Qu’est-ce qui se passe ? Difficile d’avoir des infos, certains discutent en norvégien, d’autres en suédois, on est paumés ! Et l’avion qui commence à redescendre ! C’est quoi ce bordel ? Autour de nous un orage menace. En fait le pilote cherche un trou au milieu des nuages pour nous larguer. « Vous faites comme vous voulez, quand on ouvrira la porte, tu regardes dehors et tu peux décider de ne pas sauter ! » Ah bon ? Le pilote redescend et nous ouvre à 2.000 mètres. Go go go, on se jette au milieu de l’orage (là pour le coup on l’a sentie la décharge d'adrénaline), on se met à plat assez rapidement, mais impossible de se stabiliser. On se fait valdinguer dans tous les sens (probablement de grosses remontées d’air chaud), nous n’avions jamais senti ça en chute auparavant. Le temps de chute ensemble est très court, on fait rapidement le break et quelques gouttes nous tombent dessus à l’atterrissage. D’autres auront eu moins de chance dans le même avion, une fille revient comme si elle s’était baignée avec tout son matos.
Nous finissons la journée par un VR6 (un vol relatif à 6) avec des Suédois et des Norvégiens un peu trop débutants, saut très marrant mais non-maîtrisé : un peu de boum pif paf en chute mais sans conséquence.
Nous passons la soirée à Stromstad, le Saint-Tropez du coin, sur le port.
Pour revenir de nuit à la DZ, on se permet d’éclater un piaf avec le levier de frein et on traverse une brume fantasmatique qui recouvre une bonne partie du paysage.
01/08/2011 - 450 km
Nasinge -> Honefoss-Royse (Norvège)
C’est parti pour la Norvège ! Nous voulons contourner Oslo (nous y repasserons au retour). C’est virolos à gogo, poursuivis par quelques mini orages, au milieu d’un paysage de lacs et de forêts, et de rivières qui débordent. Il a dû pleuvoir énormément ces derniers jours dans la région.
Nous trouvons un camping au pif, et il est complètement inondé. Ils ont déplacé quelques tentes et construit une digue de fortune pour éviter que tout le monde ne parte. Toute cette eau ne dérange pas le moins du monde les moustiques qui nous grignotent avec plaisir toute la soirée. Ah, et nous mettons les pieds dans le plat comme des glands, nous sommes à quelques kilomètres de la tuerie et on se demandait pourquoi tous les autres campings était fermés… Les boulets… Pour nous, presque impossible d’avoir des infos, tous les tabloïds sont en norvégien, et on ne comprend pas un mot ! Par contre pour les conversations, depuis le Danemark, aucun problème, tout le monde parle anglais !
En ville, nous constatons avec plaisir que le Tuning de Volvo n’a pas disparu (nous sommes encore proche de la Suède).
02/08/2011 - 400 km
Honefoss -> Treungen
Découverte des premiers "vrais" fjords, ça en jette ! Les routes tournent à fond, le soleil tape, le temps est idéal pour une petite baignade dans l’eau d’un fjord.
A midi on se pose au bord d’une rivière, c’est d’un calme surprenant ! Presque aucune voiture ou camping-car dans la région, on aurait presque l’impression d’être seuls sur la route !
Pour manger le soir, surprise, tout est fermé depuis bien longtemps (il doit être 19h30, même pas un resto ouvert). Bah, ok il nous reste deux tranches de pain, parfait, on gagne du temps…
03/08/2011 - 420 km
Treungen -> Lysebotn
Petit orage du matin, et la superbe découverte du jour : les tunnels norvégiens.
Ok, ils ont plein de montagnes et de routes tortueuses qui les traversent, donc il faut composer avec les tunnels. Mais niveau budget, ça doit coincer quelque part, alors forcément ils ne sont pas tous éclairés, et quand ils le sont, c’est très faiblard. Ajoutez à ça des virages à 90° en plein milieu, et on a l’impression à chaque fois d’entrer dans une attraction Disney.
Les tunnels de l'extrême, encart spécial par Emilaï
La première fois je me serais crue dans l'attraction Pirates des Caraïbes : des lanternes au plafond, une atmosphère moite et agréablement chaude, une paroi grossièrement taillée dans le roc, des trous sournois. J'attendais avec impatience le prochain tunnel pour me réchauffer : raté, il était glacial, comme presque tous les suivants. Il y en a qui puent le poisson, il y en a où il pleut( !), il y a des panneaux "Attention aux rennes" (!). Peu sont éclairés ou possèdent des marquages au sol. On descend à l'aveugle sous un fjord ou sous la mer, puis on remonte, parfois dans un brouillard impénétrable. Qui a peur du noir?
Les paysages sont grandioses, nous prenons de la hauteur et nous composons avec les moutons en liberté dans les zones de pacages.
La dernière route de la journée, une descente monstrueuse en lacets nous permet d’atteindre le fond du fjord Lysefjorden. Ce spectacle de fou, quand tu es au bord de l’eau, avec ces parois de 1.000 mètres qui te toisent !
Surprise en entrant dans le seul « bar » du coin.
Les murs sont tapissés de parachutes et de photos de base-jump. C’est LE spot mondial de base jump, avec une falaise qui accueille 2.000 sauts par an ! C’est énorme ! Plus déglinglo encore, il y a un club de base jump sur le port, qui vous accueille et vous initie au saut de falaise si vous avez seulement 250 sauts d’avion ! Ça parait vraiment dingo ! Sur leur site internet un petit tableau récapitulatif avec le nombre de morts et d’accidents… Un jour peut-être…
Pas de base-jumper en vue par contre, le temps est trop couvert, dommage…
04/08/2011 - 380 km(86750 km)
Lysebotn -> Voss
Nous sommes dans un cul de sac.
Pour repartir, c’est soit la route en sens inverse, soit le ferry ! On opte pour la seconde solution : mini croisière pour descendre le fjord. On croise quelques phoques en train de glander au soleil, et le bateau rase les parois, pour nous faire découvrir l’histoire du coin et des falaises d’une verticalité affolante.
Nous reprenons la route à Forsand pour découvrir une région d’élevage après la route côtière.
Nous prendrons 3 bateaux dans la journée et quelques milliards de tunnels sur les routes des stations de ski.
Au détour d’un virage, juste au-dessus de la mer, un glacier !
C’est pour le moins surprenant, des neiges éternelles à quelques centaines de mètres au-dessus du niveau de la mer !
Nous prenons des ferries au hasard de la route dans la journée, pour passer les différents fjords qui déchirent cette côte ouest. Le dernier nous le prenons à l’arrache, on le voit au loin, je mets gros gaz histoire de le rattraper avant qu’il ne parte. Ça s’est joué à quelques secondes, beau rush sur le ferry de fin de journée.
Ah oui, nous avions repéré les piles d’un pont de loin, aux détours des virages, pour traverser. En arrivant sur place, surprise, le pont est à moitié construit, il sera fini en 2013 !
Arrivée à 22h30 à Voss, à priori une belle DZ norvégienne.
Marrant quand même il y a beaucoup de voitures, y’avait peut-être un goûter d’organisé ?
05/08/2011 – 23 mètres entre la tente et le bar
- « Bonjour, c’est possible de faire un saut ou deux aujourd’hui ? »
- « Oui bien sûr, vous êtes inscrits ? »
- « Euuuh, inscrits à quoi ? »
- « Bah au Voss freefly festival, le plus gros rassemblement mondial de freeflyers, yeaaaaaahhhhh »
- « gloups »
Nous sommes tombé par hasard sur un énorme rassemblement, près de 250 paras des 4 horizons qui doivent avoir une moyenne de 1.000 sauts chacun, et qui propose d’énormes sauts en freefly (tête en bas) et des activités limites dangereuses (sauts de montagne, base-jump et autres joyeusetés).
Bien entendu nous n’avons absolument pas le niveau pour participer à ce genre d’événement, mais les ptis gars bien cool nous disent qu’ils nous colleront entre deux grosses formations.
Pour l’instant par contre il n’y a pas lieu de s’inquiéter, puisque la pluie tombe non-stop.
Nous allons passer la journée à attendre la fin de la pluie sur la DZ (en vain).
Un groupe part quand même faire un saut de montagne sur le spot « the V », malgré la météo, et un des coaches est rapidement porté disparu. Quelques heures de grosse flippe et il sera retrouvé, quelques dents en moins et des os cassés, mais vivant….
Le soir, repas en ville et glandage au « kafé » de la DZ.
06/08/2011
La météo est clémente, nous allons enfin pouvoir sauter !
Nous découvrons avec joie la zone de poser, qui est perdue entre des collines, des arbres immenses et quelques fils barbelés ! NI-CKEL, trop facile ! Gloups…
Le matin attente à cause de la pluie, et l’aprem’, go go go avec 2 avions différents.
Alors là c’est la grosse claque du séjour !
Autant les fjords c’est beau du sol, mais alors du ciel ! Pfiouuuyaya comment ça en jette !
Et de tomber au milieu de ces montagnes donne des impressions extrêmes, puisque chaque sommet permet un point de repère et donne une sacré impression de vitesse en chute. Un sacré bon trip sur deux sauts, avec des posés à peu près corrects malgré un vent capricieux. Là on est baptisés pour se poser n’importe où maintenant !
Fiesta le soir, c’est la fin du festival, et rencontre avec deux Suédois dont un base-jumper, et une Norvégienne originaire de la région (le mec saute des éoliennes en marche, pas bien dans sa tête le garçon).
Cette journée nous a vraiment fait tilter sur notre propre pratique du parachutisme. Les possibilités dingues avec un certain niveau, des prises de risque qui paraissent insensées au premier abord, et pourtant des sensations qui doivent être multipliées par mille par rapport aux sauts standards.
Personne ne s’est occupé de nous, ils nous ont indiqué deux parachutes et il a fallu se démerder totalement (même pas un coup d’œil pour voir si on allumait nos systèmes de sécurité), c’est violent quand on sort du système français qui t’accompagne énormément.
Gros gros panard sur cette journée !
07/08/2011 - 370 km
Voss -> Geiranger
Fini la rigolade, faut reprendre la route !
Une belle route d’ailleurs, tout en virolos (je ne crois pas avoir vu une seule ligne droite en Norvège en fait). Au menu, encore un glacier, et la petite route des trolls.
C’est leur truc là-bas, le troll.
Ils en mettent en statue un peu partout, et beaucoup de lieux et de routes s’appellent « trolltrucbidule ».
Pluie froide en fin de journée, on abandonne une route qui donnait bien envie pour aller installer la tente à la vitesse lumière au fond d’un fjord.
Sur cette journée, nous n’avons pris qu’un seul ferry. L’essence est également moins chère le dimanche, il y a donc de grosses attentes aux stations-service (le prix de l’essence est au max le lundi et ne cesse de décroître au fil de la semaine).
08/08/2011 - 540 km
Geiranger -> Trondheim
On se réveille avec une vision étrange ! Un bateau gigantesque prend la moitié de la place dans le fjord. Mais comment a-t-il pu arriver ici ????
Le soleil re-pointe son nez, donc on fait demi-tour pour faire la petite route loupée la veille.
Bah oui, logique !
On ne regrettera pas d’ailleurs, la vallée dans laquelle nous circulons est magique, et la route (pas goudronnée) trop petite pour les campings-car.
On repasse à Geiranger et on file de nouveau plein nord. Nous prendrons 3 ferrys aujourd’hui et 8548547 tunnels.
La culture maraîchère du coin ce sont les fraises, alors Emilie insiste pour se bouffer une barquette à midi sous le soleil.
La chance nous abandonne avec le retour de la pluie et du brouillard alors que nous approchons de Trollstigen. Encore un lieu mythique pour le base jump, mais nous n’en apercevrons qu’une vue éparse, lorsque le brouillard daigne se déchirer sur ces sommets envoûtants. L’ambiance est terrible, un froid mordant, un brouillard qui rend le paysage fantomatique, et des parois aux dimensions incommensurables. On se sent tout tout petit au milieu de tout ça.
La suite du trajet nous emmène sur la route de la côte totalement envoûtante sous la pluie avec la mer déchaînée de chaque côté de notre ruban de goudron. Les éléments sont contre nous mais l’impression vaut le détour, sur ce bitume qui serpente entre quelques îlots reliés par des ponts torturés.
Bonus en fin de journée, où nous allons croiser la route de 2 élans. Ils nous laisseront même le temps de nous approcher un peu avant de disparaître.
Arrivée à 23h à Trondheim, totalement détrempés et crevés, on se jette dans un hôtel.
09/08/2011 – Quelques kilomètres à pied
Après avoir collé 4kg de sable dans l’hôtel avec nos bagages dégueulasses, je me dis qu’une petite tension de chaîne ne serait pas de trop vu les conditions que les motos endurent depuis quelques jours. Je fais mon boulot tout crado sur le trottoir de l’hôtel, bien fier de moi.
Visite de Trondheim sous la pluie, beaucoup de statues en bronze, maisons sur pilotis sur le quai, architecture « classique », on dirait Londres.
Après les fraises, la barquette de framboise ; ils vendent également des espèces de baies oranges, qui dixit le vendeur, ne sont pas terribles mais si on les accompagne avec beaucoup de crème et de sucre, ça passe… Bof, on ne va pas toucher aux baies orange de la montagne.
Les magasins ferment bien entendu à 17h, on achève la journée avec un ciné le soir, mais belle déception, le film est en anglais sous-titré, quel dommage, on a tout compris !
10/08/2011 – 680 km
Trondheim -> Mo I Rana
Bon on fait quoi maintenant ?
L’idée de départ était de visiter la côte ouest, c’est fait ! On redescend pour visiter l’intérieur du pays ?
Oui mais non, Emilie trouve qu’on est trop près du Cap Nord pour ne pas y aller, c’est trop dommage…
Ouais effectivement, ça ne parait pas très très loin sur la carte, allez, pourquoi pas (l’idée de départ n’incluait effectivement absolument pas le Cap Nord)!
Gaz plein nord, entre soleil et petite pluie pas trop gênante. Emilie croise de nouveaux 2 élans dont un petit.
Nous prenons encore une fois un ferry (ça devient saoulant à force), et de la belle route viroleuse comme on aime. Le décor ressemble un peu à la côte bretonne.
En fin de journée, les deux motos présentent des bruits étranges provenant de la chaine… En tant que super boulet de la mécanique, je les avais bien trop tendues, et ça les a massacrées… Youpi !
Bon, si on graisse régulièrement, ça devrait le faire !
11/08/2011 – 650 km
Mo I Rana -> Nordkjosbotn
Merdouille, mais en fait c’est loin le Cap-Nord, nous n’avons absolument pas progressé sur la carte ! Gloups ! Bon, aller, faut continuer les étapes de plus de 600 bornes, gazzzz !!!!
Toute la journée nous aurons une alternance de soleil et de petite pluie.
En milieu de journée, alors que nous évoluons sur un immense plateau, nous avons la surprise de passer la limite du cercle polaire. Nous croisons les premiers troupeaux de rennes en liberté (il y en aura beaucoup d’autres).
Emilie tape la discute avec un allemand à propos d’une BMW 160 en attendant un ferry (le seul de la journée). Perso, je n’ai pas tout capté, mais le gars faisait une fixette sur la CB500, modèle qu’il comptait acheter.
La fin de journée se fait mordante : sur les routes de montagne pluvieuse, le froid s’installe et commence à nous bouffer les doigts. Nous croisons pleins de motos avec poignées chauffantes, la haine ! C’est dans ce genre de situation que tu peux rêver d’une BMW toute équipée (rassurez-vous, ça m’a passé).
Plus question de déplier la tente, il fait vraiment trop froid la nuit, on se paie une chambre et on mange les restes de la pizza froide achetée la veille.
12/08/2011 - 650 km
Nordkjosbotn -> Skarsvag (Cap-Nord)
Petit déjeuner au saumon fumé, mais pas de tentative avec la pâte de caviar en tube…. Ça devient vite hardcore niveau bouffe si t’es prêt à prendre des risques !
C’est le pays des rennes, et au bout du 15ème troupeau ça devient lassant.
On atteint le Cap-Nord dans la soirée, et malgré l’alternance de soleil et de nuages sans pluie, le froid est bien là !
Petite anecdote du jour, je rattrape un couple en BMW. Lorsque le gars me voit dans ses rétros, il se met à avionner au maximum des possibilités de la moto (belle prise d’angle faut avouer). Sauf que le jeu aurait pu mal se terminer, le gars finit par ne plus suivre son propre rythme et nous fait un superbe tout droit. On a un peu discuté à la station-service suivante, et sa nana a eu la trouille de sa vie. Comme quoi, même à des milliers de kilomètres de chez lui, le motard reste un animal sans cervelle prêt à débrancher à la moindre rencontre avec l’un de ses congénères !
Nous louons une petite « hytte », une spécificité norvégienne, des mini-cabanes chauffées, louées par les paysans ou dans des campings. On se pose dans un village de pêcheurs, au pays des crabes géants, à la plus haute latitude que l’on puisse atteindre sur le continent Européen.
Le Cap-Nord en lui-même, c’est un morceau de caillou (accès payant) avec un globe en fer forgé en bord de falaise… C’est tout, passez votre chemin (ça m’a fait penser à l’arnaque de la pointe du Raz). Et en plus nous arrivons trop tard pour voir le soleil de minuit (se termine au 20 juillet) et trop tôt pour les aurores boréales (fin septembre).
L’accès à « l’île finale » par contre est super classe, puisqu’il se fait par l’intermédiaire d’un tunnel de 8 km qui passe sous la mer.
13/08/2011 - 500 km
Skarsvag -> Kafjordbotn
Ah bah voilà, on a l’air malin maintenant, plantés à des milliers de kilomètres au nord ! Comment qu’on fait maintenant pour rentrer à temps, hein ? Bah faut rouler comme des ânes tiens !!!
Les rennes sont encore partout en liberté, même dans les villages où ils tondent la pelouse.
On se cogne le trajet en sens inverse sous le soleil, mais le froid est toujours mordant !
Le mec du camping au cap nord vient de Barcelone, il se fait 3 fois le salaire qu’il aurait en Espagne… Tu m’étonnes, quand tu vois les prix norvégiens, y’a intérêt que les salaires suivent !
A midi, on réussit à manger exactement au même resto que la veille. (on a juste fait 1.000 bornes entre les deux repas)
On s’arrête dans une petite « hytte » en bord de rivière, avec vue sur cascade et montagnes enneigées, La nana du camping vient cette fois de Lituanie.
Petite parenthèse gastronomique.
Depuis le début du séjour, on regarde avec curiosité les glaces. Tout le monde mange des glaces, à n’importe quelle heure de la journée. Il y a des marchands de glace partout, et du matin au soir, les gens engloutissent des glaces. Très étrange, surtout au vu des températures environnantes. Pour ne pas mourir idiot, on tente les glaces comme tout le monde, mais c’est vraiment une mauvaise idée. Avant la glace t’avais froid, après la glace tu te pèles sévère. Ils sont fous ces Norvégiens…
14/08/2011 - 560 km
Kafjordbotn -> Fauske
Toujours plus loin, petit déjeuner avec des toasts à l’ail ! Wouhou !
Tous les paysages sont sous le soleil, alors on s’arrête tous les 5 mètres pour faire une photo, et le rythme de retour en prend un coup.
Un petit ferry histoire de ne pas perdre le rythme, et pour le reste, nous redécouvrons les paysages de l’aller mais avec une lumière différente et sous un autre angle, ça change tout !
Nous n’avons pas encore repassé le cercle polaire, mais on tente la nuit sous la tente. Boaf, c’était supportable.
15/08/2011 - 600 km
Fauske -> Steinkjer
Le matin, la météo est parfaite jusqu’au passage du cercle polaire où ça se dégrade : ça ne devrait pas être l’inverse ? Le mauvais temps est du mauvais côté ! Les vents sont très violents et la pluie va s’inviter non-stop sur la fin de la journée.
Nous rencontrons un motard Slovaque qui bosse dans les îles Lofoten.
Les salaires élevés rassemblent vraiment tous les horizons !
La route à virages non-stop devient usante sous la pluie, et trempés, on prend une « hytte » après Steinkjer, avec vue sur la mer.
16/08/2011 - 430 km
Steinkjer -> Tretten
En se levant, triste constat, la pluie tombe sans s’arrêter.
On attend un peu avant de partir, mais peine perdue, il faut se résoudre à tout charger sous la flotte. Nous allons rouler dessous toute la journée, nous aurons eu à peine 3mn de sec sur tout le routier.
Sur le plateau central norvégien c’est surprenant, les couleurs de l’automne sont déjà de sortie et toutes les rivières sont en crue!
Petit arrêt « hytte » à Tretten pour la nuit.
17/08/2011 - 250 km
Tretten -> Oslo
Ok, là il fait beau, mais la route est chiante à mourir, entre les travaux et la circulation autour de la capitale. Arrivée à Oslo, on trouve le terminal à bateau tout de suite, c’est une capitale qui semble très petite, du moins en superficie.
Il y a encore des lieux de commémoration de l’attentat, mais pas de malaise ambiant particulier. Nous visitons la ville à pied une nouvelle fois (à croire qu’on aime ça), avec notamment le parc aux statues « bizarres » Vigeland et le centre-ville (pas de photo, juste quelques vidéos, je me suis baladé mains dans les poches).
18/08/2011
Les surprises du matin, on commence à maîtriser, mais celle-ci n'est pas mal !
Nous avions garé les motos sur un trottoir immense en face de l’hôtel.
Tadaaaa, une amende norvégienne.
Jusque-là, rien de très fou.
Par contre les fils du gex pour les phares (additionnels et ballast de xénon) sont tous arrachés !
Explication plausible : nous sommes garés à 50 mètres du lieu de l’explosion de la bombe. Le flic probablement aura cru voir sur ma moto une bombe en puissance (fils rouges et jaunes dans tous les sens, interrupteurs baladeurs, ballasts emballés dans des sacs poubelles, je l’accorde ça ne ressemble à rien) et aura fouillé pour se rassurer. Ça me vaudra un black-out total dans une spéciale du rallye des volcans que je ferai une semaine après…
Bon maintenant il faut glander en attendant le départ du ferry qui nous ramènera au Danemark. On squatte le centre-ville autour des motos, et on fera notamment une petite pause à l’Ice bar d’Oslo (très classe) après avoir assisté à la relève de la garde du palais royal en fanfare !
Le soir, mini concert sur le ferry qui quitte un décor de rêve. On sent très fort la fin des vacances qui arrive, et rien que de penser aux routes danoises, le cafard s’installe.
19/08/2011 - 760km
Frederikshavn (Danemark) -> Wildehausen (Allemagne)
Au réveil, c’est encore pire que ce que laissait supposer mon blues de la veille ! Il pleut non-stop des gouttes de 3 kilos ! On traverse l’intégralité du Danemark sous la flotte, nous sommes trempés de la tête aux pieds, je vous laisse imaginer la joie sous le casque. Sur cette partie là du Danemark, étrangement les routes sont droites, le paysage est moche et c’est tout plat…
A la frontière danoise, la pluie s’arrête, comme par miracle….
Mais punaise, quel pays pourrave ce Danemark !
On se pose dans un petit bled en Allemagne, dans un hôtel histoire de faire tout sécher.
20/08/2011 - 670 km
Wildehausen -> Lille
Autoroute sous le soleil pendant toute la traversée du Benelux. Nous aurions préféré des petites routes, mais nous n’avons plus le temps !
Autour de Lille, je m’arrête au hasard pour regarder la carte et trouver la route à suivre (nous filons vers la Bretagne).
J’entends des bruits de moteurs, j’aperçois des groupes de gens qui lèvent le nez vers le ciel : gros coup de bol, c’est la DZ de Lille-Bondu !!!! C’est trop improbable pour que nous ne tentions pas au moins un saut, et coup de bol, ils en font jusqu’au sunset !
On grimpe dans le Pilatus pour le dernier saut de la journée, sur fond de magnifique soleil couchant. Quel panard, faire un saut comme ça de façon aussi improbable ! Et le décor urbain est une fois de plus grandiose, surtout avec la lumière rasante de fin de journée !
Nous serons accueillis pour la fin de soirée chez des amis de Lolo et Mel. Merci à eux ! Et à Lolo et Mel pour un vrai lit et un super pti déj dans le jardin!
21/08/2011 - 600 km
Lille -> Saint Jacut de la Mer
Roulage jusqu’à Saint Jacut de la mer.
Quelques petites routes sympas, quelques nationales un peu moins sympas, arrivée à minuit, wouhou quelle superbe journée sous le soleil sur nos belles routes du nord de la France !
22/08/2011 - 700 km
Saint Jacut -> Clermont-Ferrand
Retour en solo à Clermont-Ferrand, Emilie restant quelques jours en Bretagne.
Les habituelles routes inintéressantes sur la première partie, puis un final tout en tournicotage mais saoulant après toutes ces bornes ! Le gex s’arrête au garage avec 94720 kilomètres au compteur, il va être temps de faire une bonne vidange !
La fin du trajet devenais insupportable, 12.000 bornes c’est la limite de la limite sur une aussi courte période, je ne veux plus voir la moto en peinture avant un long moment !
Pour le compte-rendu comme d’habitude, ce sont des morceaux (rapidement) choisis.
Une petite vidéo devrait venir compléter aussi vite que possible quelques parties du voyage.
Ouest
Nord
Sud
Est
Ok, les deux premières destinations, c’est fait ! Par contre ça risque d’être plus difficile pour les deux suivantes !
Je ne vous dis pas à bientôt sur les routes, j’ai eu ma dose !